Bien que l’enseignement supérieur soit censé offrir de meilleures opportunités professionnelles et une mobilité sociale accrue, dans certains pays le taux de chômage des personnes diplômées soit plus élevé que la moyenne. Avec environ 230 millions de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) en 2019, l'Afrique est l'un des continents les plus jeunes du monde, faisant du chômage des jeunes diplômés un enjeu majeur.

  • Résumé :
    • Contexte et justification :

Bien que l’enseignement supérieur soit censé offrir de meilleures opportunités professionnelles et une mobilité sociale accrue, dans certains pays le taux de chômage des personnes diplômées soit plus élevé que la moyenne. Avec environ 230 millions de jeunes (âgés de 15 à 24 ans) en 2019, l'Afrique est l'un des continents les plus jeunes du monde, faisant du chômage des jeunes diplômés un enjeu majeur.

Malgré une augmentation des inscriptions et une démocratisation de l’enseignement supérieur, les jeunes y ont souvent du mal à trouver un emploi à la fin de leurs études. En fonction de leur milieu social et du soutien extérieur dont ils bénéficient, ils peuvent être plus ou moins capables d'adopter une stratégie d'attente en matière d'emploi. Certains sont contraints d'accepter des emplois mal rémunérés ou de s’orienter vers le marché du travail informel. Les inégalités sociales jouent un rôle important dans ces choix. Dans certains pays, les hommes et les femmes sont touchés de manière inégale par ce phénomène, creusant de fait les disparités entre les sexes. En restant au chômage ou en obtenant un emploi informel, ces personnes prolongent leur jeunesse dans une situation instable et précaire. De plus, le décalage entre leurs aspirations et la réalité conduit souvent à la dépression, à la frustration et au mécontentement, ce qui peut engendrer des formes d'agitation et d'instabilité politique. Cette situation entrave la croissance économique en raison d'une baisse de la productivité et de l'efficacité, problème exacerbé par la crise COVID-19 qui affecte le marché du travail des jeunes. C'est pourquoi les décideurs politiques prennent cette question au sérieux. L'emploi des jeunes figure parmi les priorités de l'Union africaine et de l'Organisation internationale du travail.

Le Maroc et la Côte d'Ivoire sont deux pays profondément touchés par ce phénomène. L'alphabétisation et l'inscription dans l'enseignement supérieur ont fortement augmenté au cours des dernières décennies, ce qui a accru le nombre de diplômés. La structure du marché du travail est très différente dans les deux pays, ce qui permettrait ainsi d'identifier certains facteurs d'inclusion ou d'exclusion

  • Objectifs :

Mettre en évidence les défis auxquels sont confrontés les jeunes instruits en matière d'emploi et les conséquences sociales et politiques potentielles du chômage, et proposer des recommandations réalisables pour promouvoir leur inclusion

  • Principales méthodes :

Ce projet de doctorat utilise une méthode comparative et pluridisciplinaire.  Ces méthodes seront appliquées aux deux pays, Maroc et Côte d'Ivoire.

Un examen approfondi des articles universitaires, des rapports et des documents politiques sera réalisé afin de rassembler les connaissances et les idées existantes sur l'inclusion et le chômage des jeunes instruits en Afrique, ainsi que sur leurs conséquences. Une cartographie des politiques sera menée, pour comparer les expériences et les approches du Maroc et de la Côte d’Ivoire dans la lutte contre le chômage des jeunes diplômés. Des enquêtes quantitatives et qualitatives seront menés dans les deux pays afin d'obtenir des points de vue différents de la part des parties prenantes - les jeunes chômeurs, les employeurs et les décideurs politiques. Sur la base des résultats, on développera des recommandations afin de promouvoir l'inclusion des jeunes diplômés sur le marché du travail et réduire le chômage.