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- Résumé :
- Contexte et justification :
La sécurité alimentaire est actuellement à un tournant critique, nécessitant de nouvelles réflexions et approches. Malgré trois décennies daméliorations constantes, lobjectif de mettre fin à la faim et à la malnutrition est lun des quelques Objectifs de Développement Durable (ODD) qui se détériore, en particulier en Afrique subsaharienne où la prévalence de linsécurité alimentaire est la plus élevée au monde et continue daugmenter (FAO, 2023). La nouvelle base de données disponible, Food Price for Nutrition, révèle quune partie importante de la population africaine ne peut pas se permettre de consommer suffisamment de calories, datteindre ladéquation en nutriments, ou de suivre un régime alimentaire sain, conduisant à de graves problèmes de santé et entravant davantage le développement social et économique local. Cette crise est en partie due à la forte dépendance du continent vis-à-vis des importations alimentaires, les échanges intra-africains ne représentant quune portion minimale des importations alimentaires totales. Des défis récents tels que le changement climatique, les pandémies, les conflits et de nouvelles conditions géopolitiques ont exacerbé la situation en affectant les chaînes dapprovisionnement alimentaire mondiales, amenant de nombreux pays dAfrique subsaharienne à rechercher la souveraineté alimentaire en stimulant loffre domestique et le commerce intra-africain à travers des accords commerciaux régionaux tels que la COMESA, la SADC, la CEDEAO et lAccord de libre-échange continental africain (AfCFTA).
Le potentiel de lAfCFTA et des accords régionaux pour améliorer la sécurité alimentaire et la durabilité environnementale repose sur la profondeur de ces accords et leur application. Tandis que les accords superficiels se concentrent sur la suppression des tarifs, les accords plus profonds intègrent des questions de politique supplémentaires comme la nutrition, la sécurité alimentaire et les dispositions environnementales, qui sont essentielles pour améliorer la qualité et la sécurité des aliments. Cependant, pour que les Mesures Non Tarifaires (MNT) associées à ces accords soient efficaces, les petits exploitants agricoles africains pauvres en ressources doivent sy conformer, ce qui est difficile en raison du problème des citrons où la qualité des produits alimentaires nest pas directement observable, affectant la dynamique du marché et limitant les incitations à fournir des produits de meilleure qualité. Malgré ces défis, les petits agriculteurs africains ont montré quils peuvent améliorer la qualité du produit lorsquil y a une récompense claire pour le faire. Cependant, labsence dorganismes dévaluation et de certification de qualité accessibles, ainsi que les coûts élevés de certification, restent des obstacles significatifs. Aborder ces questions nécessite des transformations au niveau du système alimentaire, coordonnées par des politiques publiques efficaces pour assurer lémergence et la durabilité des systèmes de reconnaissance et de certification de qualité, soutenant ainsi les petits exploitants et améliorant la sécurité alimentaire à travers le continent.
- Objectif :
- Général : étudier les conditions pour augmenter le commerce intra-africain des principaux produits alimentaires.
- Spécifique :
- Évaluer le potentiel damélioration de la qualité de la production alimentaire actuelle provenant des petits exploitants agricoles domestiques.
- Examiner les conditions pour l’émergence et la durabilité de systèmes de reconnaissance et de certification évolutifs pour les attributs de qualité des produits alimentaires issus principalement des petits exploitants africains.
- Évaluer limpact de la transformation des systèmes alimentaires sur le revenu des agriculteurs, les régimes alimentaires des consommateurs, le commerce intra-africain et la préservation de lenvironnement.
- Développer une recherche approfondie sur le nexus recherche-politique comme moyen de renforcer les décisions politiques basées sur des preuves dans les transformations des systèmes alimentaires, en tirant parti de ses partenariats solides avec les acteurs locaux et internationaux.
- Principales méthodes :
La méthodologie pour létude AfriGAP comprend la collecte de données primaires complètes et lutilisation de sources de données secondaires, se concentrant sur lÉthiopie et la Côte dIvoire, dans le but de capturer un large éventail dinformations agricoles, économiques et nutritionnelles.
En Éthiopie et en Côte dIvoire, létude réalisera des enquêtes en panel ciblant un échantillon prévu de 1500-2000 agriculteurs sur 200-250 sites dans chaque pays. Des informations détaillées seront recueillies sur :
- Niveau ménage : Caractéristiques des ménages et des fermes, choix de production et de commercialisation globaux, modèles de consommation et résultats en matière de sécurité alimentaire.
- Niveau parcelle : Contour du champ et emplacement GPS, échantillons de sol et de culture, et données de coupe à la récolte pour évaluer les pratiques et résultats agricoles.
- Des efforts supplémentaires de collecte de données en panel incluront :
- Consommateurs urbains : Environ 300 consommateurs urbains dans chaque pays seront enquêtés pour recueillir des données sur les caractéristiques des ménages, les choix de consommation, les résultats nutritionnels et les informations sur les articles alimentaires fréquemment consommés.
- Intermédiaires de la chaîne de valeur : Environ 100 intermédiaires dans chaque pays fourniront des données sur les modèles de commerce.
- Acteurs nationaux et internationaux : Des données dun échantillon attendu de 25 acteurs documenteront le niveau et lévolution de lengagement stratégique envers la certification de qualité.
- Importateurs alimentaires : Environ 50 importateurs du Burkina Faso et du Kenya seront sondés pour comprendre leur volonté de commercer des cultures certifiées de qualité de la Côte dIvoire et de lÉthiopie, respectivement.
Analyses en laboratoire : les échantillons de sol et de culture seront analysés dans un même lieu de laboratoire en utilisant léquipement ICP-OES et CHNS pour des analyses homogènes des caractéristiques des cultures et du sol.
Les données secondaires compléteront les données primaires pour générer des estimations géographiques et temporelles plus larges des indicateurs clés.
Les sources incluent :
Données de télédétection : Provenant de plateformes comme NASA’s MERRA-2, Sentinel-2, et les données de fusion Landsat/MODIS, ainsi que les données GAEZv4 de la FAO.
Données Commerciales : Données commerciales formelles et informelles de WACTAF et FEWSNET.
Données sur les Prix : Données désagrégées dans le temps et géographiquement de l'Agence Statistique Éthiopienne et de l'Institut National de la Statistique Ivoirien, et de la base de données "Food Prices for Nutrition".
Données d'Enquêtes Ménagères : Données à grande échelle, multi-pays, et multi-années des dépôts LSMS/ISA de la Banque mondiale et DHS de lUSAID.